La mondialisation peut parfois être sa propre ennemie.
La section précédente a déjà montré les effets fortement redistributifs de la mondialisation au sein de chaque pays, avec des destructions d'emploi et un creusement des inégalités entre les gagnants et les perdants de l'ouverture commerciale. Le protectionnisme défensif vise alors à protéger les secteurs et travailleurs directement impactés par la mondialisation.
Une plus grande liberté de circulation des capitaux dans le monde, dont les détenteurs cherchent à obtenir des profits, permet aux entreprises de s’installer dans des pays où les impôts sont peu élevés – il s’agit de dumping fiscal –, et où les salariés n’ont pas le droit de s’organiser en syndicats et sont peu protégés, il s’agit de dumping social. Les entreprises veillent aussi à s’implanter dans des pays qui ne leur demanderont pas de prendre en charge tous les coûts de la pollution qu’elles engendrent, il s’agit de dumping environnemental. Cela implique que les investisseurs cherchent constamment à investir dans des endroits où le travail et l’environnement sont moins protégés. Ainsi, les pays qui souhaitent attirer les investissements étrangers sont souvent poussés à ne pas adopter de mesures en réponse aux problèmes de justice sociale ou de protection de l’environnement.
Par conséquent, le protectionnisme peut être défensif. Dans les pays avancés, en particulier aux États-Unis, se développe un protectionnisme visant la défense des emplois et des salaires des travailleurs les moins qualifiés. Sans parler ouvertement de protectionnisme, l’Union européenne défend un commerce libre et équitable. Cela la conduit à s’attaquer à la distorsion de concurrence introduite par le dumping (vendre ses produits à l’étranger à un prix inférieur au prix national). L’Union européenne impose, dans ce cas, des droits de douane compensateurs.
Ce protectionnisme n’a pas seulement pour objet de résister à une concurrence déloyale :
Ce protectionnisme défensif remet en cause beaucoup plus frontalement le libre-échange ; même les pays les moins protectionnistes ciblent certains produits, en particulier des produits agricoles, et leur appliquent des droits de douane élevés. L’Union européenne impose ainsi des droits de douane de 35,4 % sur les produits laitiers afin de défendre ses éleveurs, alors que ses droits de douane sont en moyenne de 5,2 %.
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